L’importance de Lausanne

Petite cité, même à l’échelle européenne, Lausanne a joué dans l’histoire religieuse de la Suisse et de l’Europe un rôle non négligeable comme cité pionnière, de formation et d’envoi. Le quotidien vaudois 24 heures titrait notamment en pleine page, dans une de ses éditions : «Lausanne, ville-clé pour l’évangélisation du monde». Bref parcours historique.

Ville de pélerinage

À la fin de l’Antiquité, Lausanne est une étape du principal itinéraire traversant l’Europe du Nord au Sud (la Via Francigena), également un chemin de pèlerinage menant à Rome. Elle a un évêque et avec son sanctuaire marial (future Cathédrale), accueille chaque année dix fois plus de pèlerins que sa propre population. Elle est nommée cité d’empire par l’Empereur.

Ville universitaire

À la Réforme, elle est le siège de la célèbre Dispute (de Lausanne), assemblée dans laquelle les propositions de Luther sont publiquement débattues (même si le résultat est connu d’avance) et qui consacre le nouvel ordre religieux dans tout le canton pour plusieurs siècles, sous domination bernoise. Se dotant d’une Académie qui enseigne surtout la théologie en rayonnant vers d’autres disciplines, Lausanne devient petit à petit cité universitaire.

Naissance du courant évangélique

Les églises indépendantes voient le jour au 19e siècle dans un contexte hostile. L’Eglise libre, née en 1845, a son centre à la rue du Cèdres (dans le bâtiment dit La Môme) pendant cent vingt ans. Mais c’est surtout au vingtième siècle que foisonnent les mouvements dits évangéliques et qui ont un retentissement global, malgré leur faiblesse numérique.

Deux oeuvres qui ont porté les églises

En 1925 est fondé, sur les hauteurs alors encore campagnardes de Lausanne-Vennes, la Ligue pour la lecture de la Bible, promouvant une lecture personnelle, régulière et priante de la Bible et de l’Institut Biblique Emmaüs, formant des pasteurs et des missionnaires, actuelle Haute École de Théologie Protestante (HET-PRO).

Beaulieu plein pendant trois semaines

Dans la foulée de l’implantation du pentecôtisme à Lausanne, dès les années de guerre, Lausanne accueille pendant trois semaines l’évangéliste américain Billy Graham – pendant trois semaines, tous les soirs, le Palais de Beaulieu fait salle comble. Jeunesse en Mission, l’une des organisations missionnaires les plus connues du protestantisme, implantée aujourd’hui dans 180 pays, naît en 1970 au Chalet-à-Gobet, dans les hauts de Lausanne.

Lausanne sur la carte du monde

En 1974 a eu lieu à Lausanne-Beaulieu le premier congrès international, dans l’histoire des églises issues de la Réforme, de l’Ensemble du mouvement évangélique mondial. Connue dans le monde entier comme ville hôte du Comité international olympique, «Lausanne» l’est pareillement, dans le protestantisme évangélique mondial, de Kuala Lumpur à Vancouver en passant par le Cap ou Rio, comme la ville du «Mouvement de Lausanne», l’un des trois mouvements capables de rassembler des églises du monde entier.

Carte religieuse

La même année est fondée l’Action Commune d’Évangélisation des églises de Lausanne (ACEL), ancêtre de la structure actuelle du REL. Lausanne a également accueilli des Congrès missionnaires à portée européenne, des Jour du Christ (culte en plein air avec 25’000 fidèles) et autres Congrès Explo. Actuellement, sa carte religieuse se partage entre églises historiques, églises évangéliques et indépendante et de nombreuses églises ethniques en général pentecôtistes, depuis les années 90.

Sources des images : Lausanne.ch, Lausanne-tourisme.ch, Wikipedia.org, Unsplash.org